lundi 21 février 2011

Tuta absoluta, un redoutable papillon ravageur, aura-t-il un jour la peau des tomates ?

 dimanche, 20 février 2011

Tuta absoluta, un redoutable papillon ravageur, aura-t-il un jour la peau des tomates ?

C'est un petit papillon insignifiant mais ses larves, incroyablement voraces et fertiles, peuvent tout dévorer d'une tomate : feuille, tige, fruit (photo Inra).entrer des mots clefs
Le nom de ce ravageur : Tuta absoluta.
En France, la mobilisation a été décrétée au sein de l'Institut national de recherche agronomique (Inra) pour trouver des parades efficaces.
L'enjeu est d'importance : l'extension de Tuta absoluta menace directement  la production nationale de tomates en frais qui représente 2 300 ha (570 000 tonnes dont 550 000 tonnes sous serre).

Apparu en France en 2008Originaire d’Amérique du Sud, Tuta absoluta a été signalé pour la première fois en Europe en 2006 et a fait son entrée en France en 2008.
Actuellement, il est présent dans une quinzaine de départements français.

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►La répartition de Tuta absoluta en France montre sa progression rapide. Apparu pour la première fois dans le Var en octobre 2008 (en jaune), les premières régions touchées ont été la Corse, PACA, puis Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes. En 2010 (en rouge), on retrouve le ravageur en Pays-de-la-Loire, Bretagne et Aquitaine. (source : ministère de l’Agriculture)

Des moyens de lutte coûteux
Faute de disposer d'un moyen de lutte efficace contre Tuta absoluta, les producteurs appliquent aujourd'hui des méthodes préventives et curatives employées contre d'autres types de ravageurs.

Du point de vue préventif, il s’agit d’éliminer les parties contaminées, gérer les abords des cultures, installer des filets anti-insectes, ou encore désinfecter les sols par un travail adapté.
Sur le plan curatif, l'application de traitements phytosanitaires pose problème car nuit à la faune auxiliaire et de plus, T. absoluta développe rapidement des résistances.
D’autres moyens sont développés, comme le piégeage, des traitements bioinsecticides ou de la lutte biologique avec auxiliaires.
Combinés, tous les moyens de lutte actuellement disponibles permettent de limiter le ravageur mais le coût reste élevé.
Il est donc urgent de trouver une nouvelle solution biologique efficace, économiquement viable et respectueuse de l’environnement.

Une nouvelle voie de recherche pour lutter contre Tuta absoluta 

C’est l’objectif du projet « TutaPI » qui a démarré en janvier 2011 pour une durée de 3 ans.
Porté par l’Inra PACA et l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique, il est financé par le ministère chargé de l’Agriculture.
Dans un premier temps, l’étude vise à déterminer une nouvelle espèce de Trichogramme (une micro-guêpe qui pond dans les œufs) plus efficace contre ce papillon.
L’idéal serait d’identifier une espèce européenne avec une possibilité de stockage au froid et si possible à reproduction thélytoque (c’est-à-dire n’engendrant que des femelles) car elles seules parasitent au champ (ainsi, le coût d’utilisation de ces insectes serait inférieur puisque 100% des individus seraient efficaces).
Il s’agira donc de fournir aux producteurs français des moyens de protection biologique intégrée contre ce ravageur, qui soient efficaces et d'un coût acceptable.

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